Ateliers > Communications par intervenant > Alvarez Gimenez Maria Elvira

Discours, politiques et actions : les femmes syndicalistes en Bolivie après la guerre du Chaco (1935-1952)
Maria Elvira Alvarez Gimenez  1@  
1 : CY Cergy Paris Université  (CY)  -  Site web
CY Cergy Paris Université
33 boulevard du port, 95015 Cergy-Pontoise Cedex -  France

L'histoire des femmes ouvrières et syndicalistes en Bolivie a été très peu développée. Il a fallu attendre les années 1980 pour que l'on revienne sur l'histoire ouvrière du pays et que l'on découvre l'existence d'un syndicalisme féminin très important et actif depuis la fin des années 1920 jusqu'aux années 1960, au sein du mouvement anarchiste, principalement. Ainsi, dans les années 1980, l'Atelier d'Histoire Orale Andine (« Taller de Historia Oral Andina », « THOA ») se mit à la recherche des membres des syndicats féminins anarchistes pour les interviewer. Des entretiens furent donc réalisés avec les membres des syndicats féminins toujours vivantes. En résultèrent plusieurs ouvrages qui dévoilaient et faisaient revivre l'histoire de l'anarchisme mais aussi et surtout celle des femmes syndicalistes. Ces entretiens constituent une source précieuse pour notre travail étant donné qu'au moment où nous avons réalisé́ nos recherches, aucune des femmes syndicalistes actives dans les années 1930 et 1940 n'était encore vivante. Or, les sources orales sont fondamentales pour l'histoire du mouvement ouvrier, des classes populaires et surtout des femmes qui en faisaient partie, étant donné que les sources écrites les concernant sont beaucoup plus difficiles à trouver.

Jusqu'à aujourd'hui, aucune étude ne s'est encore penchée sur les discours et les politiques des secteurs dominants, des autorités et des hommes politiques à l'égard de ces femmes subalternes des classes populaires urbaines. Quels furent-ils et comment expliquent-ils les mobilisations des femmes syndicalistes anarchistes de l'époque ? Comment en les associant à la « ruralité », à la « saleté », au monde « autochtone » et à « l'immoralité », ceux-ci visaient à contrôler et à endiguer l'ascension sociale d'un secteur urbain de plus en plus nombreux et de plus en plus actif dans la sphère publique et politique ?

Étant donné ce dynamisme, les syndicats anarchistes féminins étaient un secteur que les partis de gauche voulaient à tout prix rallier. Comment furent donc transformés l'image et les discours sur les cholas par les intellectuels et les idéologues du MNR dans les années 1940, afin de leur rendre la dignité de « mères » de la Nation ?

Ce sont quelques-unes des questions auxquelles on tentera de répondre dans ce travail.



  • Poster
Personnes connectées : 1 Vie privée
Chargement...