Ateliers > 1821-2021 : la fabrique des nations latino-américaines

L’année 2021 sera celle de la commémoration des bicentenaires de l’indépendance d’un certain nombre de pays d’Amérique Latine: Pérou, Grande-Colombie, Mexique, Fédération d’Amérique centrale (Honduras, Salvador, Guatemala, Costa Rica, Nicaragua). Cette commémoration s’inscrit dans une séquence plus longue, initiée notamment par l’invasion napoléonienne de la péninsule ibérique en 1807-1808, à l’origine de la crise et de la désintégration des monarchies portugaise et espagnole. Les indépendances de 1821-1822 ont ceci de particulier par rapport à celles de la décennie précédente, au-delà d’être plus tardives, qu’elles sont en partie une réaction à des révolutions libérales, en Espagne et au Portugal. C’est un moment qui est également intéressant dans une perspective transaméricaine, que l’on pense notamment à la première formulation de ce qui fut appelée a posteriori la doctrine Monroe (1823).Après les grands renouvellements historiographiques des années 1990 qui ont permis d’observer ces phénomènes en les sortant du cadre strictement national, l’intégration de l’Amérique Latine au récit des révolutions atlantiques est en bonne voie, notamment grâce au pivot caraïbe. La perspective hémisphérique, transaméricaine, est très prometteuse également, en sortant progressivement de l’écueil des modèles de développement et de la téléologie. L’histoire des idées, notamment celle autour du républicanisme et du «moment machiavélien», a entraîné un dialogue fécond des historiographies nord et sud-américaines qui ne se lisaient que peu mutuellement, de même qu’elle a contribué à mieux relier les histoires des indépendances ibéro-américaines, rejetant une approche par trop binaire de celles-ci, qui opposait une multitude de républiques hispaniques à un empire centralisé, du côté brésilien. Beaucoup de chantiers permettent aujourd’hui de poursuivre ce dialogue: histoire de l’État, du fédéralisme, de l’héritage impérial des nouvelles nations (notamment, dans une perspective post-coloniale), rôle et mobilisation des populations autochtones, question servile et celle des abolitions, construction des identités nationales et affirmation de cultures autonomes, dans un cadre atlantique. Cet atelier vise donc à faire le point sur là où nous en sommes dans la compréhension de ce moment, en adoptant non seulement une perspective politique mais aussi culturelle ou juridique, entre autres.L’atelier s’inscrira également dans la série des grands événements scientifiques qui se tiendront à l’occasion de ces commémorations, en particulier le colloque «Fabrique du Mexique 2021-1821-1521» (avril 2021 à Toulouse), ou autour du 200e anniversaire de l’indépendance du Brésil, en 2022 (programmation en cours).

 

Vendredi 24 septembre de 9h00 à 11h00

Centre de Colloques, salle 1

 

Cet atelier est porté par :

- Emmanuelle Perez-Tisserant (FRAMESPA – Université Toulouse Jean Jaurès)

- Sébastien Rozeaux (FRAMESPA – Université Toulouse Jean Jaurès)

 

Interventions :

Sonia Rose (FRAMESPA – Université Toulouse 2 Jean Jaurès) – La construction de la littérature nationale au Pérou : la question de la périodisation (Odriozola et Palacio et Valdéz)

François Bignon (ARENES – Université de Rennes 2) – Forger les contours de la nation : un accomplissement hémisphérique (1ère moitié du XXe siècle)

Amaia Cabranes (AMERIBER – Université Bordeaux Montaigne) – Cuba XIXe siècle à travers les images cartographiques : dessiner la nation dans l’espace transatlantique

Anaïs Vidal Jaumary (IHEAL CREDA – Université Sorbonne Nouvelle) – Narrer l’Indépendance : visions péruviennes bicentenaires

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