Conférences plénières > Dana R. Fisher & Isabelle Hillenkamp

CONSTRUCTION ET FONCTIONS DES MOBILISATIONS ET DE L’ACTIVISME DANS LES AMÉRIQUES

Mercredi 22 septembre de 17 h 00 à 18 h 30

Centre de Colloques, grand auditorium

Dana R. Fisher est Professeure de sociologie à l’Université de Maryland. Ses recherches portent sur l’étude de la démocratie, la participation civique, l’activisme et l’élaboration des politiques environnementales. Ses études récentes portent sur le mouvement climatique des jeunes, le mouvement contre le racisme systémique et la Résistance Américaine.

Isabelle Hillenkamp est socio-économiste, chargé de recherche pour l’IRD et chercheuse au sein du CESSMA. Ses recherches portent sur l’économie solidaire et l’agroécologie depuis une approche de genre. Au travers de partenariats avec des institutions académiques et des organisations de la société civile en Bolivie et au Brésil, elles visent le renforcement des initiatives locales autant que la contribution à la construction d’une théorie critique globale.

A partir de perspectives, d’expériences et de contextes différents, cette conférence-dialogue entend mettre en discussion la formation de ces mouvements sociaux qui explorent la diversité des formes et des fonctions des luttes et de l’activisme.

Depuis le premier jour du mandat de Donald Trump en 2017, une «Résistance» large et énergique est descendue dans la rue pour protester contre les plans de son administration pour les États-Unis. Des millions de personnes ont défilé en pussyhats le lendemain de l’inauguration ; des citoyens indignés ont afflué dans les aéroports pour déclarer que l’Amérique doit être ouverte aux immigrants ; des masses de manifestants ont encerclé la Maison Blanche pour exiger des mesures sur le changement climatique ; et ce n’était que le début. Cette présentation résumera les résultats d’un projet pluriannuel qui étudie les Américains pour comprendre qui sont les millions de personnes qui ont manifesté contre l’administration Trump, comment ils sont liés aux grèves climatiques et aux protestations plus récentes contre le racisme systémique aux États-Unis et ce que tout cela signifie pour l’avenir de la démocratie américaine.

« Sans féminisme, il n’y a pas d’agroécologie » : à travers ce slogan, des femmes brésiliennes, paysannes, militantes féministes actives dans des ONG, des programmes publics ou à l’Université se sont faites connaitre lors de mobilisations nationales qui ont rassemblé des dizaines de milliers d’entre elles et lors de sommets et colloques internationaux. Au cours de quatre décennies de construction d’un mouvement alliant féminisme et soutenabilité à travers l’agroécologie, elles ont élaboré une double critique des effets socialement excluant et écologiquement insoutenables du modèle agricole dominant, d’une part, et des inégalités de genre dans l’agriculture familiale, d’autre part. Elles lui ont opposé un modèle de care socio-environnemental qui a visé à resignifier et à amplifier les pratiques agricoles des paysannes. La présentation retracera la construction de ce mouvement à travers les grandes étapes historiques qu’il a traversées – de la redémocratisation brésilienne, au néolibéralisme, puis au néodeveloppementalisme du Parti des Travailleurs et enfin au Bolsonarisme – et elle interrogera sa relation avec les pratiques agricoles à travers d’exemples locaux

Avec le soutien du LADYSS UMR 7533
Discussion animée par Nathalie Blanc (LADYSS - Université de Paris)
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