Ateliers > Les politiques de piétonnisation et de développement des mobilités douces dans les Amériques : marketing territorial ou justice sociale ?La mise en œuvre de politiques de mobilité douce questionne le paradigme de la ville durable, élaboré dans les pays du Nord et notamment aux Etats-Unis et au Canada par des courants comme le New Urbanism, des urbanistes comme Speck et des ONG comme Project for Public Spaces. Ce paradigme a commencé à être adopté au début du XXIème siècle dans les villes du Sud, en particulier dans les quartiers centraux des grandes villes latino-américaines. Mais il apparaît surtout comme un outil de marketing territorial en étant mis en avant dans la compétition entre villes, avec des zones centrales piétonnisées dans le but d’attirer investisseurs, touristes et consommateurs solvables. On y observe que les complexes d’usages multiples et d’accès restreint valorisent la marche alors que leurs habitants et usagers sont ultra-motorisés. C’est aussi dans les quartiers de classes moyennes et supérieures que sont implantés les services de vélo partagé qui nécessitent d’avoir une carte bancaire. Inversement, de nombreuses populations n’ont pas d’autres moyens pour se déplacer que la marche et la bicyclette, pour des raisons économiques ou à cause de l’absence d’infrastructures de transport public. C’est généralement le cas dans les périphéries urbaines, oubliées des politiques et non intégrées dans les objectifs de la ville durable. Quel est l’état des connaissances sur l’insertion des problématiques de justice sociale et spatiale dans le paradigme de la ville durable dans les Amériques, du nord au sud ? Comment les politiques de mobilité douce articulent-elles ces différents objectifs ? Quels sont les cas où la marche et le vélo parviennent à être pris en compte pour améliorer l’autonomie et l’inclusion sociales ?
Jeudi 23 septembre de 9h00 à 11h00 Centre de Colloques, salle 1
Cet atelier est porté par : - Jérôme MONNET, Professeur de l’Université Gustave Eiffel à l’Ecole d’Urbanisme de Paris et au Laboratoire Ville Mobilité Transport. Il est co-responsable du groupe «Mobilités urbaines pédestres» du Labex Futurs Urbains, Université Paris-Est. Ses recherches portent sur les usages de l’espace public dans les grandes métropoles (Paris, Mexico, Los Angeles). - Guénola CAPRON, Professeure de l’Universidad Autónoma Metropolitana Azcapotzalco, SNI 2. Elle travaille sur l’espace public, les mobilités et la sécurité urbaine en Amérique latine, en particulier à Mexico. Elle coordonne un projet de recherche sur les trottoirs à Mexico et a dirigé plusieurs ouvrages sur l’insécurité dans les métropoles, l’espace public urbain, les qaurtiersrésidentiels sécurisés, les liens et lieux de la mobilité.
Intervenants : Cédric Fériel (Tempora – Université Rennes 2) – Révolutionner la ville par l'espace public : le retour d'une utopie ? Regards sur l'expérience étasunienne des années 1970 Arthur Ducasse (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) & Vincent Goueset (ESO – Université Rennes 2) – La marche, un impensé des politiques publiques et un révélateur des inégalités socio-spatiales à Lima et Bogotá Mónica Lacarrieu & Soledad Laborde (Instituto de Ciencias Antropológicas – Universidad de Buenos Aires) - La peatonalización en jaque : el caminar la ciudad como expresión de la (in)justicia socio-espacial en la ciudad de Buenos Aires |
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