Au Brésil, le système alimentaire est hérité de la structure coloniale qui utilise et exploite les minorités raciales pour la production agricole mais aussi la consommation. La structure colonialiste et esclavagiste est responsable des inégalités régionales à l'échelle du pays, qui marginalise la région du Nordeste et provoque des déplacements de population vers les métropoles du Sudeste. A São Paulo, les minorités raciales défavorisées vivant en périphérie sont particulièrement touchées par les maladies nutritionnelles (diabète, obésité) dont la principale cause est l'alimentation industrialisée. Les discriminations socio-raciales dont ces populations sont victimes font de l'agriculture vivrière un outil de réappropriation de l'alimentation depuis les marges. La dimension culturelle, symbolique et identititaire de l'agriculture réside dans l'attachement à des plantes cultivées endogènes, extérieures au modèle agro-alimentaire dominant.