Enjeu fondamental de durabilité urbaine et d'intégration sociale, la marche est également devenue un enjeu d'ordre sanitaire avec la pandémie de covid-19. Elle permet d'interroger le partage de l'espace public mais également ses qualités, qui ne fournissent pas aujourd'hui des conditions sûres de déplacement pour les habitants des mégapoles andines que sont Bogotá et Lima. En effet, en dépit des discours portés par les pouvoirs publics, la marche n'était pas considérée, jusqu'à très récemment, comme un mode de déplacement alternatif crédible par les urbanistes et les municipalités. Cette présentation cherche donc à explorer la brèche qui existe entre le désintérêt des aménageurs pour la marche et l'état de fait selon lequel les piétons sont les plus vulnérables et les plus nombreux à parcourir la ville. Elle suit trois axes de réflexion qui éclairent les questionnements sur la marche dans les grandes villes du Sud : 1) la marche, angle mort des politiques publiques ; 2) la marche révélatrice des inégalités socio-spatiales ; 3) la marche en contexte de pandémie de covid-19.